Pourquoi je ne participe pas aux salons de bien-être

Chaque année, dans de nombreuses villes, des réunions de thérapeutes s'organisent, où foisonnent de nouvelles approches, des objets et outils du bien-être. Je n'ai rien contre, et je crois même sincèrement que l'ouverture des consciences peut se trouver enrichie par ces propositions. Et surtout, je veux croire que tous les participants y sont sincères et impliqués.

Vraiment, cet article n'a aucune intention critique à l'égard de ceux qui y participent : au contraire, je les admire beaucoup ! C'est aussi grâce à eux que se développe ce moyen de découvrir de nouvelles approches, et de rencontrer de belles personnes, réellement investies et novatrices.

Mais pour ma part, intimement, je suis persuadée que quand notre chemin doit croiser celui de quelqu'un d'autre, fût-ce un ami, un soignant ou un thérapeute "alternatif", et bien tout se met en place pour faire émerger ce hasard.

Je conçois la thérapie et le soin à travers le partage, la transmission, l'échange... Je ne "vends" pas un service, je propose mon aide. C'est essentiellement ce qui me fait rechigner à l'idée d'un stand, de l'attente du client, du soin découverte vite-fait, dans le bruit, le passage et l'absence d'intimité. J'ai besoin de me concentrer sur mon intention, mon action, et surtout sur la personne qui vient me consulter, pour adapter mon approche en prenant le temps de dialoguer autour d'une problématique, qui ce qui m'amène à évaluer que 20 mn ne me suffisent pas pour "faire une démonstration".

D'ailleurs le terme même de "démonstration" me hérisse un peu le poil, je dois bien le reconnaître, en particulier dans le domaine du soin énergétique :  je fais partie de ces personnes qui ont besoin de ressentir les choses, alors que la démonstration au sens littéral me semble être quelque chose de visuel, de démontrable, presque mathématique. Et nous pouvons constater chaque jour que si nos ressentis évoluent, si nos perceptions s'affinent, si notre esprit s'ouvre, cela ne se fait pas en un claquement de doigts.

Je suis un peu solitaire, aussi (ce qui ne m'empêche pas d'être solidaire !), je l'avoue... j'aime le calme, la réflexion, l'introspection, et j'ai du mal à accepter l'idée du stress que peut provoquer la préparation à un tel évènement : imprimer et distribuer des flyers, mettre en place un espace, parier sur la certitude que le jour J je serai en pleine forme...

Enfin, je dois reconnaître que je n'ai jamais su "me vendre" : parler avec emphase d'un sujet qui pourtant me passionne me semble difficile dans un tel contexte, en particulier s'il y a beaucoup de monde. Je crains que ma voix ne porte pas assez, d'oublier un détail important, de ne pas trouver le mot juste, parce que je serais pressée par le temps.

C'est aussi pourquoi les séances individuelles que je propose se révèlent parfois un peu plus longues que prévu ! Je veux être sûre de répondre aux questions, de pouvoir adapter ma formulation, d'être précise sans avoir besoin d'être concise...

Notre énergie est précieuse, et nous devons apprendre à l'utiliser à bon escient, apprendre à ne pas céder à la dispersion, des pensées, des gestes, mais aussi des décisions qui auront un impact sur notre bien-être.

Cette question d'énergie dépensée à bon escient me ferait rebondir sur le sujet des réseaux sociaux qui nous accaparent souvent plus qu'on ne le voudrait... Mais j'y reviendrai ;-)