Connaissez-vous la famille idéale ?
Permettez-moi de vous la présenter :
On la trouve aussi dans certains films (américains, mais pas seulement !) : des parents à l'écoute, des enfants compréhensifs, des cousins proches, des oncles et tantes disponibles, des grands-parents tempérants et accessibles, des frères et soeurs complices, rieurs... Et tout ce petit monde sait saisir les opportunités de remise en question individuelle, de rééquilibrage des problèmes : un déclic et hop ! chacun a compris et appris de ses erreurs, les corrige, générique de fin...
C'est peut-être un peu mieux qu'"ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants"... (c'est peut-être seulement la suite du conte de fée, d'ailleurs)
Mais il suffit de prendre un peu de hauteur, chez nous, pour s'apercevoir combien, le plus souvent, on en est loin ! Qu'il y a toujours un, deux, beaucoup de "vilains petits canards". Que parfois même, c'est nous, le vilain petit canard...
Quoiqu'il en soit, et pour reprendre une citation particulièrement répandue : on ne choisit pas sa famille. Simple, net, concis. Et si vrai ! (enfin, en termes énergétiques, pas tout à fait, nous y reviendrons...)
En réalité, on devrait dire "on n'est pas responsable de sa famille" : le bonheur, le bien-être sont des cheminements personnels, et on ne peut pas changer la perception des autres. C'est pourquoi on ne devrait pas :
- se sentir seul à faire des efforts pour arranger toutes sortes de situation ;
- hésiter à s'exprimer librement en famille, quels que soient les opinions, idéaux ou questionnements que l'on veut partager ;
- avoir à mentir, à cacher, pour éviter une crise, une remontrance ou d'avoir honte ;
- se sentir coupable parce qu'on n'a pas pris la défense de l'un au profit de l'autre, non, on ne devrait pas.
- s'inquiéter pour nos parents ;
- subir de loyauté familiale, à plus forte raison si elle nous crée des tensions, des maladies ;
- hériter de bagages émotionnels sans fin, qui se suivent de génération en génération, et finissent dans notre sac à dos ;
- avoir peur de décevoir ;
- idéaliser, ni être déçu ;
- avoir l'impression de tout faire pour satisfaire l'ego de quelqu'un d'autre ;
- avoir à se protéger des membres de notre famille ;
- subir les réunions de famille (quand on devrait en profiter)...
Cette liste, évidemment non exhaustive, imparfaite, n'est qu'un aperçu de ce que l'on vit, parfois inconsciemment, et qui, pour reprendre des termes entendus à maintes reprises en consultation, nous "bouffe", nous "étouffe", nous "prend la tête", nous "empêche d'avancer", nous "limite", nous "oblige", nous "effraie", etc.
Reconnaître que l'on n'est pas responsable, dans le sens où nous n'avons pas provoqué la situation, est un pas vers la libération. Accepter que l'on n'est pas responsable, dans le sens où nous n'avons pas à accepter la responsabilité du bonheur de cette famille qui est la nôtre, en est un autre. Mais prendre conscience que notre famille a influencé nos choix, nos croyances, nos perceptions, est le premier. C'est parfois un deuil qui nous permet d'avancer dans cette direction, mais cela peut être une simple interrogation, ou un simple constat "détaché" de l'affect : ce qu'on m'a appris/montré/inculqué ne me correspond pas, ne correspond pas à mes propres valeurs. Quelles sont mes valeurs ? Comment puis-je les exprimer librement, et devenir un être libre, équilibré ? Comment être fier de mon chemin déjà parcouru et de celui qui me reste à faire ?
Du point de vue de certaines philosophies et de certaines approches énergétiques, nous avons fait le choix de cette incarnation, dans cette époque précise, et avec ces repères précis. Sans doute pour en faire un exercice, pour en retirer quelque chose de positif pour soi-même. Chaque embûche, chaque traumatisme familial, chaque secret de famille peut libérer son lot de révélations, d'éclaircissements pour nous permettre de grandir, d'évoluer. Et à une plus grande échelle, de transmettre de nouveaux repères, et de faire évoluer le monde...
Il n'y a pas de famille idéale, parce qu'il y a simplement plusieurs versions de l'idéal. Et que chaque membre de chaque famille détient sa propre idée de l'idéal... à laquelle nous ne correspondons évidemment pas ! Multiplié par le nombre de membres, on peut imaginer l'ampleur de la thérapie familiale !😉
Petit exercice d'ouverture de conscience : posez vos mains sur votre coeur, et prenez quelques respirations profondes. Les yeux fermés, visualisez-vous face aux personnes avec lesquelles vous avez le plus de mal à communiquer dans votre famille. Vous pouvez augmenter votre confiance en vous, votre bien-être. Expérimentez le détachement par rapport à leurs propos blessants, ou par rapport au malaise qu'ils vous provoquent. Mettez-vous dans la peau de celui/celle qui est parfaitement aligné à sa source, à sa liberté, à ses valeurs. Respirez.
Vous pouvez sourire, vous pouvez accueillir leur comportement ou leurs paroles sans vous sentir atteint. Vous pouvez accueillir la différence qui vous sépare, et en faire un lien de bienveillance. Souriez. Respirez. Votre pensée vous appartient. Leur pensée leur appartient. Mais vous, vous pouvez choisir ce que vous en faites...
Image par S. Hermann & F. Richter de Pixabay
Aucune méthode proposée ici n'entend en aucun cas se substituer à un diagnostic ou un traitement médical. Consulter son médecin traitant est toujours une bonne idée.